Sauf précision, tous les passages tirés des Saintes Écritures sont extraits de la Version Ostervald révisée édition de 1996.
Verset clé
« Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit, qui est en vous, et qui vous a été donné de Dieu, et que vous n'êtes point à vous-mêmes? » (1 Corinthiens 6:19).
L'alcool et le tabac
En ce qui concerne l’alcool et le tabac, l’Église de Dieu croit que l’usage de spiritueux, de boissons stimulantes alcoolisées, de stupéfiants, de tabac et de toutes drogues provoquant une quelconque accoutumance est contraire à la nature de l'être humain. Bien que croire une telle chose ne soit pas surprenant de la part d’une église, voyons ce qu’ont à nous dire sur ce sujet les Écritures afin de comprendre pourquoi une telle croyance est profondément scripturale.
À la lecture du livre des Proverbes, nous apprenons une raison pour laquelle les boissons enivrantes devraient être évitées.
« Ce n'est point aux rois, Lémuel, ce n'est point aux rois de boire le vin, ni aux princes de boire la boisson forte; De peur qu'ayant bu, ils n'oublient ce qui est ordonné, et qu'ils ne méconnaissent le droit de tous les pauvres affligés » (Proverbes 31:4-5).
« A qui cette plainte: Malheur sur moi? A qui: Hélas? A qui les débats? A qui le bruit? A qui les blessures sans cause? A qui la rougeur des yeux? A ceux qui s'arrêtent auprès du vin, et qui vont chercher le vin mixtionné » (Proverbes 23:29-30).
Salomon nous apprend ici qu’il est déjà suffisamment difficile de résister à Satan dans nos vies de chaque jour et de garder les commandements de Dieu sans être sous l’influence de substances intoxicantes. Les drogues et l’alcool rendent le travail de Satan bien plus facile puisqu’ils nous font perdre nos facultés de jugement.
L'évangéliste Luc nous donne un avertissement similaire :
« Prenez donc garde à vous-mêmes, de peur que vos cœurs ne soient appesantis par la débauche, par l'ivrognerie et par les inquiétudes de cette vie; et que ce jour-là ne vous surprenne subitement » (Luc 21:34).
Outre les avantages évidents qu’il y a pour la santé à s’abstenir de tabac, de boissons alcoolisés et de drogues, la Bible nous avertit à plusieurs reprises que ceux qui consomment de telles substances n’hériteront pas du royaume de Dieu.
« Les envies, les meurtres, les ivrogneries, les débauches, et les choses semblables. Je vous dis d'avance, comme je vous l'ai déjà dit, que ceux qui commettent de telles choses, n'hériteront point le royaume de Dieu » (Galates 5:21).
« Ne savez-vous pas que les injustes n'hériteront point le royaume de Dieu? Ne vous abusez point; ni les impurs, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni les infâmes, ni les larrons, ni les avares, ni les ivrognes, ni les médisants, ni les ravisseurs n'hériteront le royaume de Dieu » (1 Corinthiens 6:9-10).
La Bible affirme que tout ce que nous mangeons et tout ce que nous buvons doit être sanctifié par la Parole de Dieu et par la prière. Nous devons également en user avec modération. Nous sommes le temple de Dieu dans lequel réside l’Esprit Saint, et c’est ainsi que nous devrions traiter nos corps.
« Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en vous? Si quelqu'un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira; car le temple de Dieu est saint, et vous êtes ce temple » (1 Corinthiens 3:16-17).
Prenons donc les dispositions nécessaires afin de nous purifier de toute souillure de la chair et afin que nous puissions nous présenter sans tache ni ride devant Jésus lorsqu’il reviendra dans toute sa gloire. Il est déjà suffisamment difficile de surmonter ce monde méchant lorsque nous vivons en accord avec la Parole de Dieu. Résister à la tentation est bien plus difficile quand nos corps et notre système sanguin sont emplis de poison. Afin de surmonter la tentation et servir notre Dieu de manière appropriée, nous avons besoin de corps fort, vigoureux et en santé.
Certains affirment pourtant que le Nouveau Testament autorise un usage modéré de l’alcool. Ils aiment pour cela faire mention de Luc 7:33-34. Dans ce passage, nous lisons : « Car Jean-Baptiste est venu, ne mangeant point de pain, et ne buvant point de vin; et vous dites: Il a un démon. Le Fils de l'homme est venu, mangeant et buvant; et vous dites: Voilà un mangeur et un buveur, un ami des péagers et des gens de mauvaise vie. »
Cela signifie-t-il que Jésus Christ se livrait à la consommation de boissons enivrantes comme beaucoup voudraient nous le faire croire ? Si vraiment il buvait du vin, de quel genre de vin s’agissait-il alors? S’agissait-il de boissons fermentées ou non fermentées ? Voici quelques questions qui seront abordées dans l’essai suivant. Tout d'abord, concernant Luc 7:33-34, gardons à l’esprit qu’il s’agit avant tout d’accusations que portaient les détracteurs de Jésus contre celui-ci afin de saper son autorité et son ministère comme ils l’avaient fait de Jean le Baptiste avant lui.
« Oinos », fermenté et non fermenté
Il nous faut revenir au grec afin de mieux comprendre l’usage du mot « vin » en Luc 7:33, ainsi que dans d’autres passages du Nouveau Testament. En effet, le mot grec « oinos », traduit par « vin » peut désigner 1) le jus de raisin non fermenté et/ou 2) un vin fermenté de nature alcoolisé.
La définition ci-dessus de « vin » [oinos] peut être vérifiée en se référant à un certain nombre de sources qui mentionnant le terme grec « oinos ». De fait, de nombreux auteurs profanes et religieux de l'ère pré-apostolique ont utilisé le mot grec « oinos » afin de désigner du jus de raisin fraîchement pressé. Par exemple, Anacréon, poète lyrique grec (582 avant JC - 485 avant JC) écrit [traduction] : « Presser le raisin, laisser couler le vin [oinos] » (Ode 5). Nicandre de Colophon (2ème siècle avant JC), un autre poète grec, également médecin et grammairien, écrit au sujet de la presse des grappes de raisin et réfère au jus qui en sort comme étant du « oinos » (Les Géorgiques, fragment 86). Selon Papias d’Hiérapolis, l’un des premiers soi-disant père de l’église (premier tiers du 2ème siècle), lorsque les raisins étaient écrasées, ils donnaient alors [traduction] « des jarres de vin [oinos] » (cité par Irénée, Contre les Hérésies, 5.33.3-4). Athénée de Naucratis, un érudit et un grammairien grec (fin du 2ème et commencement du 3ème siècle) nous écrit au sujet [traduction] d’un « vin doux [oinos] » qui « ne rend pas la tête lourde » (Les Deipnosophistes, 1,54). Dans le même ouvrage, il fait allusion à un homme qui s’en va collecter des raisins. Il écrit de cet homme [traduction] qu’il « passa, et pris du vin [onios] dans le champ ». Comme nous le voyons donc, dans bien des cas, le terme grec « oinos » est utilisé pour faire mention à du jus de raisin frais qui n’eut donc pas le temps de fermenter. Ceci prouve que le vin « oinos » peut tout autant désigner une boisson alcoolique ou enivrante qu’un jus de raisin non fermenté.
Les érudits juifs qui traduisirent les Écritures hébraïques et qui nous offrirent la traduction grecque dite de la Septante (au alentour du 3ème siècle avant JC) était au courant de ces différentes manières d’utiliser le mot grec « oinos ». De fait, ils décidèrent de traduire plusieurs mots hébreux pour vin par le terme « oinos » dans la Septante. Puisque que Paul et d’autres écrivains du Nouveau Testament citèrent cette traduction grecque des Écritures hébraïques, il est évident qu’ils avaient connaissance des différentes définitions du mot « oinos ». Ils étaient conscients que ce terme pouvait référer soit à du jus de raisin fermenté, soit à du jus de raisin non fermenté. Ils firent en effet usage des diverses significations du mot grec pour le terme vin. Par exemple, en Ephésiens 5:18, il nous est conseillé : « Ne vous enivrez point de vin [oinos] ». Il s’agit d’une référence évidente à un vin alcoolisé. Cependant, et d’autre part, en Apocalypse 19:15, il est dit du Christ qu’il « foulera la cuve du vin [oinos]de la colère et de l'indignation du Dieu Tout-Puissant ». Puisque ce verset fait allusion à du vin nouvellement foulé, nous savons qu’il ne peut s’agir de vin fermenté, mais qu’il s’agit plutôt de jus de raisin.
D’ailleurs, une méthode utilisée pour préserver le jus de raisin de toute fermentation était de le faire bouillir afin d’en obtenir un sirop. Les historiens antiques y réfèrent comme s’agissant également d’« oinos » ou de vin. Le Smith’s Bible Dictionary affirme [traduction] que « Les vins qui étaient en toute simplicité produits durant l’antiquité étaient bien moins meurtriers que les boissons abrutissantes et violemment alcoolisées que l’on retrouve dans le monde occidentale. Les vins de l’antiquité avaient plutôt l’allure de sirops. Un certain nombre en était non alcoolisé, quand d’autres n’étaient que faiblement alcoolisés. Tous ces vins, en général, n’étaient bus que dilués dans un montant important d’eau. Même non dilué, ils ne contenaient pas plus de 4 à 5% d’alcool » (article sur le vin, p.747).
Il est bien évident que, dans la Bible, le vin peut être enivrant comme nous le lisons en Genèse 9:20-27 et en Genèse 19:30-36. Ces deux cas sont de bons exemples bibliques des effets néfastes de l’alcool sur le corps humain. Néanmoins, comme nous l’avons vu dans les paragraphes ci-dessus, le vin [« oinos »] n'est pas toujours une boisson enivrante dans les Écritures, mais peut aussi simplement désigner du jus de raisin.
Les noces de Cana
En Jean chapitre 2, nous apprenons de Jésus qu’il fit du « vin » à partir d’eau lors d'un mariage à Cana. Ce vin était-il ou non fermenté ?
Dans le contexte de ce passage des Écritures, l’objectif principal de Jésus est de « manifest[er] sa gloire » par un miracle (Jean 2:11). Il s’agit du premier miracle du Christ et du début de son ministère. Il se présente lui-même au monde comme étant le Fils sanctifié et juste de Dieu, venu pour sauver l’humanité du péché. Devons-nous croire que Jésus aurait agi afin que « ses disciples crurent en lui » (Jean 2:11) en se présentant comme un barman miraculeux, créant par miracles des litres de vin alcoolisé pour une fête bien arrosée ? Bien sûr que non. Par ce miracle, Jésus a montré qu’il lui avait été donné le pouvoir surnaturel de créer ce même jus de raisin que Dieu crée chaque année au travers du processus naturelle de la création. Jésus a montré ainsi qu’il était bien l’envoyé du « Père saint » (Jean 17:11), qu’il était bien le « Fils unique venu du Père » empli « de grâce et de vérité » (Jean 1:14).
Étant le Fils de Dieu, Jésus Christ avait connaissance de la Parole de Dieu. Il devait certainement avoir lu ou entendu Proverbes 23:31 et il avait conscience des dangers inhérents aux boissons alcoolisées : « Ne regarde point le vin quand il est rouge, quand il brille dans la coupe, et qu'il coule aisément ». Il a certainement également entendu les paroles de Habacuc 2:15, « Malheur à celui qui fait boire son prochain, à toi qui lui verses ta fureur et qui l'enivres, afin de voir sa nudité! » Dans un tel contexte, il aurait été tout à fait inapproprié pour Jésus, le Messie et le Fils de Dieu, d’offrir un vin alcoolisé lors d’une fête de mariage. Il existe de fait des preuves médicales attestant que même une petite quantité d’alcool peut causer des malformations physiques et mentales chez un embryon nouvellement formé. Pourquoi Jésus aurait-il donc servi et encouragé la consommation de boissons alcoolisées lors d’un mariage, sachant que s’y trouvait, entre autres, une jeune mariée et une mère potentiellement en devenir ? De toute évidence, l’eau que Jésus changea en vin, le fut en fruit de la vigne non fermenté. Il s’agit, par ailleurs, du même fruit de la vigne non fermenté qu’il utilisera lors de la Cène, ce que nous appelons le Repas du Seigneur.
Le Repas du Seigneur
Il est à noter que ni Luc ni aucun autre écrivain biblique n’utilise le mot vin (oinos) s’agissant du jus de raisin qui fut servi lors du dernier repas. Matthieu, Marc et Luc, tous les trois emploient l’expression « fruit de la vigne » pour décrire la boisson qui y fut utilisée.
Les règles concernant la Pâque en Exode 12:14-20 interdisent, durant cette fête, que l’on fasse usage de « se’or », c’est-à-dire de levain, de levure, ou de tout autre agent de fermentation. La raison pour laquelle Dieu a imposé ces règles, c’est parce que la fermentation symbolise la corruption et le péché (voir Matthieu 16:6, 12 et 1 Corinthiens 5:7-8). Ainsi, Jésus a suivi le commandement de Dieu concernant la Pâque et n’utilisa pas de vin fermenté en instituant ce que nous appelons le Repas du Seigneur. De la même manière, que les pains sans levain représentent le corps pur et incorruptible du Christ, le fruit de la vigne représente le sang précieux et incorruptible du Messie (lire 1 Pierre 1:18-19). Par conséquent, le vin ou le « fruit de la vigne » devait être non fermenté. Ce devrait toujours être ce même « fruit de la vigne » non fermenté qui devrait être utilisé aujourd'hui. Paul instruisit d’ailleurs les corinthiens, leur conseillant de mettre de côté la levure spirituelle tel que le « levain de malice et de méchanceté ». Ceci afin d’honorer le Christ, notre Pâque (1 Corinthiens 5:6-8). Dans un tel contexte, le vin alcoolisé ou fermenté ne peut certainement pas être utilisé.
Paul et Timothée
En 1 Timothée 5:23, nous apprenons d’ailleurs, en accord avec ce que nous avons vu précédemment, que Timothée refusait d'ingérer des boissons alcoolisées. Paul lui conseille alors : « Ne continue pas à boire que de l’eau ; mais use d’un peu de vin, à cause de ton estomac et de tes fréquentes indispositions. » Les problèmes gastriques de Timothée peuvent avoir été causé par de l’eau contaminée ou par toutes autres agents infectieux. Les Écritures ne le précisent pas. Ce que nous savons de ce passage, c’est que Paul ne permettait à Timothée d’user d’un « peu de vin » qu’à des fins médicinales. Le texte ne nous dit pas si Paul recommandait que ce soit du vin alcoolisé ou non, mais nous savons que l’alcool est reconnu comme étant légèrement antiseptique. Aujourd’hui même, certains médicaments, tels que les médicaments contre la toux, contiennent une petite quantité d’alcool. Paul ne donnait certainement à Timothée, ou à tout autre disciple du Christ d’ailleurs, l’autorisation de se livrer à l’usage récréatif de l’alcool ou de toutes autres drogues.
Conclusion
Notre corps est le temple du Saint Esprit et l’Eglise de Dieu se doit d’être un sacerdoce royal (voir 1 Pierre 2:5-12). Jésus le Christ, « nous a faits rois et sacrificateurs de Dieu son Père » (Apocalypse 1:6) et nous devons « offrir [n]os corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu » (Romains 12:1).
En Lévitique 10:9, nous lisons certaines informations concernant le sacerdoce lévitique. Les prêtres ne pouvaient pas entrer dans le Tabernacle, où résidait alors le Saint Esprit de Dieu, sous l’influence de l’alcool.
« Tu ne boiras ni vin ni boisson enivrante, toi et tes fils avec toi, quand vous entrerez dans le tabernacle d'assignation, de peur que vous ne mouriez; c'est une ordonnance perpétuelle dans vos générations »
De la même manière, Jésus Christ est notre Grand Prêtre et l’Eglise de Dieu est un sacerdoce saint. Notre corps est le temple de Dieu et les disciples du Christ ne doivent pas boire d’alcool ou se livrer à l’usage du tabac, des stupéfiants et de toutes autres drogues susceptible de provoquer une accoutumance, qu’elle soit psychologique ou physique. « Il y a telle voie qui semble droite à l'homme, mais dont l'issue est la voie de la mort » (Proverbes 14:12). Amen!
The Church of God - Publishing House- Salem, West Virginia