Sauf précision, tous les passages tirés des Saintes Écritures sont extraits de la Version Ostervald révisée édition de 1996.
Zacharie 12:10
« Et je répandrai sur la maison de David, et sur les habitants de Jérusalem, l’Esprit de grâce et de supplications ; et ils regarderont vers moi, qu’ils auront percé, et ils en mèneront deuil, comme quand on mène deuil d’un fils unique, et ils en seront en amertume, comme quand on est en amertume à cause d’un premier-né » (Martin 1744)
Tout d’abord il y a quelques problèmes en ce qui concerne la transmission du texte hébreu, et ainsi le sens original du texte n’est pas tout à fait clair. Ainsi, il y a des versions, telle que la Martin 1744 qui suggère que le texte renvoie à Dieu. Certaines versions, à l’inverse, rendent le texte « qu’ils auront percé » comme faisant référence à une personne autre que Dieu. Un exemple pourrait en être la Bible de Jérusalem.
Zacharie 12:10
« Mais je répandrai sur la maison de David et sur l’habitant de Jérusalem un esprit de grâce et de supplication, et ils regarderont vers moi. Celui qu’ils ont transpercé, ils se lamenteront sur lui comme on se lamente sur un fils unique; ils le pleureront » (Bible de Jérusalem).
Les traducteurs et commentateurs qui pensent que le terme « percé » doit s’appliquer à une personne autre que Dieu font référence à des variantes textuelles plus clair à ce sujet, mais mettent également en avant le fait que cette approche est plus conforme avec l’ensemble du texte tel qu’il se lit dans la version Ostervald par exemple : « ils pleureront amèrement sur lui ». De toute évidence, les termes « lui » et « moi » désigne deux différentes personnes. La compréhension des juifs concernant ce verset a toujours été la suivante : celui qui est percé entretien une relation privilégié et intime à Dieu. Il n’y a cependant nul témoignage ancien de commentateur juif ayant compris que Zacharie 12:10 faisait référence d’une manière ou d’une autre à Yéhovah, venu dans la chair et ayant été percé au sens littéral du terme. Vraisemblablement, la Bible de Jérusalem propose une meilleure traduction de ce verset, et ce passage, Zacharie 12:10 est une prophétie qui se rapporte aux souffrances du Messie annoncé.
Un autre point qu’il est important de considérer concernant Zacharie 12:10, c’est que ce verset est cité en Jean 19:37. Nous lisons en effet dans l’Évangile de Jean : « Et ailleurs l’Écriture dit encore : Ils verront celui qu’ils ont percé ».
Les versions peuvent différer quant à la personne à laquelle elles appliquent le terme « percé » en Zacharie 12:10, elles sont cependant tout en agrément en ce qui concerne Jean 19: 37. Pas une seule des traductions, dans le Nouveau Testament, n’applique le terme percé à un « moi » mais toutes l’appliquent à un « celui » ou « lui ». Si donc, le rendu de la Martin 1744 était correct, il n’y aurait nulle raison pour laquelle cela ne devrait pas être cité de cette manière dans le Nouveau Testament. A l’inverse, si la traduction de la Bible de Jérusalem est correcte, alors cela a parfaitement du sens que le rendu soit celui que l’on trouve dans le Nouveau Testament. La citation de Zacharie 12:10 dans le Nouveau Testament permet en conséquence de comprendre de façon correcte ce passage.
Non seulement il est fait référence à Zacharie 12:10 dans l’Évangile de Jean, mais il y est également fait allusion en Apocalypse 1:7, où il est écrit : « Voici, il vient sur les nuées, et tout œil le verra, ceux même qui l’ont percé; et toutes les tribus de la terre se frapperont la poitrine devant lui. Oui, Amen ». Les commentateurs admettent volontiers que ce verset fait allusion au texte de Zacharie. La troisième personne du singulier et non pas la première personne « moi » est utilisée. Toutes les preuves internes aux Écritures semblent donc indiquer que celui qui fut percé en Zacharie n’est non pas Dieu, mais plutôt un individu ayant une relation intime avec Dieu, le Messie.
Un troisième point qui pourrait être considéré concernant ce passage est le suivant : bien que tout semble laissé penser que le terme « percé » ne s’applique pas à « moi » en Zacharie 12:10, il est cependant certain que Dieu fut « percé » d’une certaine manière lorsque le Messie fut torturé et mis à mort. Lorsque Siméon rencontra Joseph et Marie au Temple alors qu’ils venaient pour consacrer Jésus, Siméon affirma à Marie : « une épée te transpercera l’âme » (Luc 2:35). Les commentateurs admettent sans problème que cette déclaration ne fait pas référence à Marie comme devant être percée de façon littéral, mais fait plutôt référence à la douleur qu’endurera Marie lorsqu’elle verra son fils torturé et tué. Ainsi, si Zacharie 12:10 devait être lu comme il l’est dans la traduction Martin 1744, « ils regarderont vers moi, qu’ils auront percé », cela devrait alors plutôt être entendu comme une référence à la souffrance que Dieu aura ressenti à la mort du Messie. De cette manière, nous pourrions dire que les cœurs de Dieu, le Père spirituel du Messie et celui de Marie, mère physique du Messie, furent percés lorsque Jésus Christ fut torturé et mis à mort.
Matthieu 1:23
« Voici, la vierge sera enceinte, et elle enfantera un fils, et on le nommera EMMANUEL, ce qui signifie: DIEU AVEC NOUS » (Version Ostervald)
Le nom d'Emmanuel peut être traduit par « Dieu avec nous » ou « Dieu est avec nous ». Nous savons que Dieu était avec son peuple par le biais de Jésus Christ, qui lui-même affirme que celui qui l'a vu, « a vu le Père » (Jean 14 :9).
La signification de ce nom est d'ordre symbolique. Dieu fut avec nous, non pas littéralement, mais par son Fils, comme l'indique 2 Corinthiens 5:19: « Car Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec soi ». Il est important de lire ce verset tel qu'il est écrit: Dieu était en Christ, non pas Dieu était Christ. Le symbolisme des noms est un phénomène courant tout au long des Écritures. Il ne s'agit pas d'un phénomène unique à Christ. Nombreux sont les individus à qui il fut donné des noms qui poseraient problème s'il devait être compris de manière littérale. Devrions-nous croire qu'Élie était littéralement « Dieu Yéhovah » (1 Rois 17 :1), ou bien que Bithiah, la fille de Pharaon, était la sœur de Jésus puisque son nom signifie « fille de Yéhovah » (1 Chroniques 4 :18) ? Devrions-nous croire qu'Éliab était réellement le Messie puisque son nom signifie « Mon Dieu [est mon] père » (Nombres 7:24) ? Bien sûr que non. Il s'agirait d'une erreur majeure que de croire que la signification des noms est une vérité qui devrait être comprise de manière littérale. Nous savons que le nom de Jésus à une signification importante, puisqu'il nous permet de comprendre que Jésus étant le Fils de Dieu et l'image de Dieu, alors le Père est avec nous par le biais de Jésus. Le Messie n'en est pas Dieu pour autant. Pour plus de détails sur ce que cela signifie que de porter un nom particulier, veuillez vous référer aux notes concernant Jérémie 23:6.