Sauf précision, tous les passages tirés des Saintes Écritures sont extraits de la Version Ostervald révisée édition de 1996.
Genèse 1:26
« Puis Dieu dit: Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance ».
Sauf précision, tous les passages tirés des Saintes Écritures sont extraits de la Version Ostervald révisée édition de 1996.
Élohim et Adonim, les termes hébreux pour désigner Dieu, sont tout deux de forme plurielle. Si cela signifiait littéralement une pluralité de personnes, ces termes seraient alors traduits par « Dieux ». Les Juifs, étant parfaitement monothéistes et entièrement familiers avec les expressions propres à leur langue, n’ont jamais compris l’utilisation du pluriel comme indiquant une pluralité de personnes au sein du seul vrai Dieu. L’utilisation du pluriel a une valeur d’amplification et est appelé « pluriel de majesté » ou « pluriel d’emphase ». La forme plurielle permet d’intensifier le sens donné au mot (voir l’explication pour Genèse 1:1). De nombreux spécialistes de l’hébreu identifient l’utilisation de la première personne du pluriel comme étant similaire à l’utilisation d’un pluriel de majesté.
Il est clairement attesté, qu’au travers des époques, les rois, les princes et d’autres personnages importants ont utilisé le pluriel de majesté. Le pluriel de majesté est également utilisé dans la Bible, comme on peut le voir dans le livre d’Esdras. Au chapitre 4 et au verset 11 de ce livre, voici ce qu’il est écrit: « C'est ici la copie de la lettre qu'ils lui envoyèrent: Au roi Artaxerxès: Tes serviteurs, les gens de ce côté-ci du fleuve, - et ainsi de suite ». Esdras continue, et au verset 18 il est écrit: « La lettre que vous nous avez envoyée, a été exactement lue devant moi ». Ainsi, bien que la lettre fût adressée au roi lui-même, Artaxerxès utilise le mot « nous ». Il est fréquent que le pluriel soit utilisé lorsqu’une personne parle de ses intentions, et qu’une forme singulière plus littérale soit utilisée lorsqu’une personne agit.
Certains croient que la raison pour laquelle la première personne du pluriel est utilisé en Genèse 1: 26, est dû au fait que Dieu parlait avec les anges, alors qu’il envisageait de créer l’être humain. Il est également compris que Dieu s’adresserait, dans ce passage des Écritures, au Verbe crée et préexistant qui s’incarnera plus tard en Jésus-Christ. Ces différentes explications démontrent qu’il existe bien d’autres moyens de comprendre Genèse 1 :26 que les théories qui consisterait à y voir un Dieu trinitaire ou binitaire.
Par ailleurs, le titre de Dieu, Élohim, n’est pas le seul mot qui soit mis à une forme pluriel à une fin d’emphase. Cependant, quand le pluriel semble constitué une faute grammaticale, les traducteurs ignore en général le pluriel hébreu et le traduise au singulier. Il peut être ainsi difficile de trouver cette forme plurielle dans la plupart des traductions française.
Après que Caïn ait assassiné Abel, Dieu dit à Caïn: « La voix des sangs de ton frère crie du sol jusqu’à moi » (Genèse 4 : 10, Nouvelle Traduction - Bayard). Le pluriel met l’emphase sur l’horreur du crime commis. En Genèse 19: 11, les hommes de Sodome sont frappés d’ « éblouissement ». Le mot hébreu est au pluriel, « éblouissements », et indique que l’éblouissement est total et qu’ainsi Lot est protégé. En Lévitique 19 :24, il nous est raconté que le peuple ne devait pas manger des fruits de l’arbre pour trois ans, et que la quatrième année les fruits seraient « consacrés au cours d’une fête de louange » (Bible en français courant). Le mot hébreu rendu par « louange » en français est au pluriel, mettant ainsi l’emphase sur la grandeur de la louange donnée à Dieu. Psaumes 45: 15 nous parle prophétiquement de personnes qui sont amenés en présence du Messie. Il est écrit: « Elles te sont amenées avec réjouissance et allégresse ». Le mot hébreu traduit par allégresse devrait être rendu par un pluriel, « allégresses », accentuant l’intensité de l’allégresse manifestée en cette occasion. En Ézéchiel 25, Dieu parle de ce qui est advenu à Israël et de comment il agira en conséquence. Concernant les Philistins, Dieu dit : « Les Philistins se sont livrés à la vengeance […] J’exercerai sur eux ma vengeance » (Ézéchiel 25: 15 et 17. Segond 1910). Dans le texte hébreu, la deuxième vengeance, la vengeance de Dieu, est au pluriel indiquant l’ampleur de la vengeance que Dieu va infliger. De nombreux autres exemples existent dans le texte hébreu, démontrant qu’il est fréquent que le pluriel soit utilisé dans la Bible afin de mettre l’emphase sur une personne, un sentiment ou une situation.
Genèse 11:7
« Allons, descendons, et confondons là leur langage, en sorte qu'ils n'entendent point le langage l'un de l'autre » (Ostervald)
Pour une bonne compréhension de ce verset, vous pouvez vous référer à l’explication faite de Genèse 1: 26.